La marmotte des Alpes est de la classe des mammifères,
comme l’homme ou le lion, cela signifie
qu’elle nourrit ses petits avec ses mamelles
Elle est de l’ordre des rongeurs
comme le castor ou le lapin elle a donc de grandes incisives
pour ronger les arbres et les fruits.
Elle est de la famille des sciuridés
comme l’écureuil
mais elle ne grimpe pas sur les arbres.
Les scientifiques distinguent neuf variétés de marmottes,
en se basant sur de légères différences de couleur et de forme
Elles se rencontrent surtout en Amérique du Nord et en Europe.
La plus grosse, la marmotte des Rocheuses peut peser jusqu’à 13kg
Marmotte de Vancouver Marmotte des Alpes
Elle est massive (comme une
grosse boule de poils),
elle pèse de 3 à 5 kg et mesure de 45 à
60 cm de long.
Son pelage est brun-jaune,
le sommet de sa tête est plus foncé,
parfois presque noir,
son ventre plus clair (de brun clair à
beige)
et sa longue queue touffue (de 15 à 25
cm de long)
est brune à la base et noire au bout.
En hiver, sa fourrure isolante double de
volume.
Elle a de petites oreilles et des
courtes pattes
terminées par de petites mains composées
de cinq griffes aux pâtes postérieures
et de quatre griffes aux membres
antérieurs.
Très habile, la marmotte peut écarter
les doigts
pour manipuler sa nourriture.
Elle n’a pas une bonne vue (moins bonne que
celle de l’homme).
Mais elle a une excellente ouïe
et un grand champs de vision de 300°
alors que celui de l’homme n’est que de
160°.
De plus, ses yeux orientés vers le haut
l’aident à se protéger de ses prédateurs
aériens comme l’aigle royal.
Champs visuel
de l’homme & de la marmotte
La marmotte des Alpes vit dans les
prairies alpines
parsemées d’éboulis (les alpages),
de préférence
sur les versants sud qui sont exposés au
soleil.
On la retrouve à travers toute l’Europe,
des Pyrénées aux Carpates. Et bien sur dans les Alpes…
Elle aime vivre à une altitude comprise
entre 1000 et 3000m
mais préfère vivre entre 1800 et 2700m,
là où pousse à profusion une
herbe grasse et tendre
dont les racines font ses délices.
La
marmotte des Alpes passe 80 % de sa vie
dans
son terrier qu'elle aménage avec soin.
C’est
un véritable architecte pour ce qui est de creuser des galeries.
Elle
s'enfonce profondément dans le sol
et
elle creuse plusieurs couloirs souterrains qui mènent
tous
vers une grande salle où toute sa famille tient à l'aise.
Elle
creuse ses terriers avec ses mains,
enlevant
pierres et terre en les faisant glisser sous son ventre.
Elle
mélange de la terre et des herbes séchées
pour
faire un mortier dont elle recouvre les parois
de
ses galeries, rendues ainsi lisses et résistantes
Elle
s'oriente dans l'obscurité de son terrier
grâce
à ses vibrisses.
Ce
sont les longs poils tactiles de sa moustache,
de
ses sourcils, de ses joues et de son menton.
Elle a
deux terriers, un terrier d’été et un d’hiver.
Les
terriers d'hiver sont situés à une altitude plus basse.
Les
terriers d'été ont plus d’entrées qui mènent
à des
couloirs ramifiés et ils ont plus de chambres.
Si
pendant l'été chaque famille occupe un terrier,
le
terrier d'hiver héberge souvent la population
de
plusieurs terriers d'été, soit dix à quinze individus.
Ce
rassemblement de marmottes assure
une thermorégulation
propice aux jeunes,
qui
disposent de beaucoup moins de réserves graisseuses que les adultes.
La marmotte des Alpes est un mammifère diurne.
Elle vit le jour et ne sort pas la nuit
car elle est dépourvue de vision crépusculaire.
Elle vit sur un territoire bien défini
de 3.000 à 15.000 m².
En petites colonies composées de
plusieurs familles.
Chaque famille se compose d'un couple
d'adultes dominants
et de leurs jeunes des deux ou trois
années précédentes.
Soit, des groupes d’une dizaine
d’individus, quinze au maximum.
Les relations sociales entre les membres
de la famille sont très développées.
Après avoir mangé quelques racines, elle
passe ses journées
à creuser des galeries pour son terrier
ou bien à faire la sieste,
installée sur une pierre plate exposée
aux chauds rayons du soleil
pendant qu’une sentinelle monte la garde
dressée immobile sur son postérieur en
"chandelier"
Même l'aigle a très peu de chances de
déjouer la vigilance de la sentinelle.
A la moindre alerte, elle pousse un cri
strident
et se précipite dans son terrier, dont
elle ne s'éloigne jamais
et dont l'ouverture est parfaitement
camouflée derrière quelques rochers.
La marmotte des Alpes est un mammifère monogame.
Chaque mâle reproducteur s'accouple avec
sa compagne.
Les marmottes peuvent se reproduire à
l’âge de deux ans
mais souvent elles ne se reproduisent
pas avant d’avoir trois ou quatre ans
(les marmottes ont une durée de vie de
14 à 16 ans).
Les accouplements ont lieu au
printemps, fin avril,
une quinzaine de jours après la sortie
de l'hibernation.
La gestation dure cinq semaines. Et donc à la fin du printemps,
début juin, naissent trois ou quatre marmottons qui pèsent à peine
30g.
Les marmottons restent encore un mois et demi dans le terrier
avant d'être sevrés et de pointer leur nez dehors à la
mi-juillet.
Les marmottons passent alors leur temps à jouer autour du terrier,
s'y réfugiant à la moindre alerte, pour bien vite remettre
le nez dehors, poussé par leur curiosité.
Une femelle ne porte bas que tous les deux ans
afin d'élever et nourrir ses marmottons tout en accumulant
des réserves de graisses suffisantes pour endurer l'hiver.
La marmotte des Alpes est une gourmande
mais c’est parce qu’elle
doit faire des réserves de graisse pour
sa longue hibernation.
Son poids va doubler du printemps à
l'automne.
Elle peut manger 500g par jour,
pour un homme cela reviendrait à manger
6 kg de nourriture par jour.
Essentiellement herbivore, elle
mange surtout des crocus,
des trèfles, des bourgeons, des racines,
des bulbes, des graines,
des fruits ou des écorces. Mais ce qu’elle préfère ce sont les fleurs
plutôt que les tiges, les racines ou les
graines.
Il lui arrive parfois de devenir carnivore,
lorsque les larves,
les vers, les criquets et les
sauterelles sont abondants.
Ne buvant pas, elle n'a pas besoin de
torrent.
Elle préfère se nourrir le matin et le
soir lorsque les plantes sont couvertes de rosée.
La marmotte des Alpes doit faire face à
deux types de prédateurs.
Un prédateur aérien, l'aigle royal, qui
l'enlève dans ses serres
sans même ralentir son vol. Dès qu’une marmotte l’aperçoit
elle le signale par un seul cri strident
et immédiatement
la montagne se vide de ses habitants.
Des prédateurs terrestres comme le lynx ou le loup
(qui sont devenus très rares aujourd’hui) et comme le renard.
Le renard est accueilli
par un concert de sifflements perçants
qui sont repris inlassablement à en perdre haleine,
chaque marmotte de la colonie surveillant les moindres mouvements
du renard.
Ses principaux ennemis restent donc le renard et l’aigle royal.
Il est assez curieux de
noter que la marmotte devient
un combattant féroce et acharné si sa vie est en jeu,
et elle est capable d'affronter n'importe quel renard,
à condition de ne pas être attaquée par surprise.
On a souvent vu des marmottes tenir tête à des chiens et les
repousser.
Dès que la température extérieure
s'abaisse sous les 12°c
la marmotte des Alpes se réfugie au plus
profond de son terrier.
Après un dernier repas, la marmotte boit
beaucoup.
Puis, elle bouche soigneusement les
accès à son terrier
et alors elle s’endort d'un profond
sommeil jusqu'à ce que le délicat parfum
de l'herbe tendre du printemps la réveille de nouveau.
Elle passe les 6 mois d’hiver, de la fin
du mois de septembre
jusqu'à la fin du mois de mars, roulée
en boule.
La réserve de graisse qu’elle s’est
constituée durant l’été
lui sert de réserve et de protection
contre le froid.
Durant l’hibernation son cœur ralentit
de 220 à 30 coups par minute.
Elle ne respire plus que 2 ou 3 fois par minute
et son corps refroidit de 38°c à 8°c et
peut même s'abaisser jusqu’à 3 ou 4°c.
© Julien Willems 2001